Histoire de Saint-Sigismond

Saint-Sigismond

L’origine de Saint-Sigismond (San Fimon en patois savoyard) est méconnue. Elle se rapporterait au XIIème siècle, lorsque le château de Châtillon, habité par les Comtes de Savoie, jouissait d’une grande autorité sur tout le Faucigny.

  • Église de Saint-Sigismond - Charles Savouret
    Crédit : Église de Saint-Sigismond - Charles Savouret
  • Village de Saint-Sigismond - Charles Savouret
    Crédit : Village de Saint-Sigismond - Charles Savouret

San Fimon était alors composé de fermes isolées les unes des autres. Il était dépourvu de centre religieux. De nombreuses familles vinrent s’y installer pour bénéficier de la protection du château, ainsi que de travail. A cette même époque, l’Eglise romaine était toute puissante, tant par ses richesses pécuniaires qu’intellectuelles.

Décrite comme militante et toujours avide d’extension, elle mit en pratique l’idée de multiplier les paroisses, les centres de culte et de propagation de la foi dans tous les diocèses. De nombreux clochers surgiront alors de nos campagnes. De même, les chartreux du Reposoir contribuèrent à faire vivre la foi chrétienne dans la vallée de Cluses. On pense que les chartreux, lors d’une visite au château de Châtillon, se sont rendus dans le village de San Fimon pour y instruire les paroissiens, ainsi que pour ériger un lieu de culte.

Au Moyen Age, la Haute-Savoie connut une forte croissance démographique, et particulièrement dans la paroisse de San Fimon. On pouvait y recenser plus de 215 feux*, soit 1 075 habitants. Pour pouvoir subvenir à cette croissance, les paysans commencèrent à défricher leurs terres pour construire leurs chalets qui, jusque-là, étaient dispersés et clairsemés dans leurs champs respectifs. Ces nouvelles constructions prirent place au voisinage de l’église et de la cure, centre religieux et administratif du village.

La naissance de l'horlogerie dans le Faucigny remonte à la fin du XVIIe siècle et Saint-Sigismond en fut le berceau. Cette activité connaîtra une période d'expansion jusqu'à la fin du XIXème siècle. Plusieurs facteurs en expliquent l'essor. Il y eut, tout d’abord, la nécessité économique de trouver des activités complémentaires aux ressources de l'agriculture, en raison du fort développement démographique qui contraignait de plus en plus d'habitants à immigrer (en Allemagne, en Autriche, à Paris,...).

Les terres n'étaient, en effet, pas si abondantes et chaque parcelle était déjà cultivée jusqu'au dernier recoin. Ensuite, la proximité de Genève, dont la renommée des horlogers était universelle dès le début du XVIIème siècle, joua un rôle majeur dans le développement de cette activité. À cette époque, la Fabrique genevoise exportait déjà dans tous les continents et la demande de main d'œuvre n'allait qu’en s'accroissant avec l'industrialisation de la production.
Vers 1715-1720, l’industrie horlogère se développe pratiquement dans toutes les fermes de Saint-Sigismond.

Cet art se serait implanté dans la province du Faucigny sous l’impulsion de Claude Joseph Ballaloud, natif de Saint-Sigismond, qui avait appris à travailler les rudiments de l’horlogerie à Nuremberg et à Genève. M. Ballaloud n’a pas introduit l’horlogerie au village puisque son père était déjà monteur d’horloges à Genève. Par contre, lors de ses voyages avec un ami M. Maniglier, il rapporta la technique de la division du travail : au lieu d’usiner toutes les pièces pour monter les horloges, ce jeune homme proposa d’usiner toujours la même pièce, ce qui permettait un gain de temps considérable. L’industrie de la pièce détachée venait de naître, et ces métiers esquissèrent la future physionomie de la vallée de l’Arve. Le travail à domicile était adapté à cette production et s'inscrivait dans le cycle de la vie montagnarde, surtout durant les longs hivers où l'activité était fortement ralentie. L'outillage léger (outils à main, tour actionné au pied) ne nécessitait pas, pour le paysan-horloger dont les mains servaient à la fois aux travaux les plus durs et aux ouvrages les plus fins, de gros investissements et ne requérait pas un espace important.

La famille Ballaloud fut donc pionnière, en créant à Saint-Sigismond, un premier atelier (au village de la Corbassière) puis, à la génération suivante, un second atelier au village de la Mottaz (en 1720). Saint-Sigismond comptait, vers la fin du XVIIIe siècle, 142 horlogers pour 554 habitants, taux le plus fort pour toute la région.

L'activité horlogère faucignéranne est restée une production de sous-traitance, dépendante de l'économie Genevoise. La division du travail conduisait à une rationalisation extrême, chaque commune et paysan-horloger étant spécialisés. A Saint-Sigismond, les "fournituristes" livraient les fusées et les tiges de remontoir, ailleurs : les roues et les pignons, ou les coqs et barillets.

Le déclin de l'horlogerie est fortement lié à l’arrivée du machinisme qui, dans le Faucigny, fut celui du décolletage. C'est à l'aube de la Première Guerre Mondiale que les besoins en pièces usinées consacrèrent l'essor de cette nouvelle industrie dans la région. Aujourd'hui, celle-ci reste néanmoins, comme jadis l'horlogerie, une activité de sous-traitance (aux trois quart pour l'industrie automobile).

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Information mise à jour le 28/03/2022
Auteur : Cluses Arve & montagnes Tourisme
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